Peu d'espèces d'oiseaux suscitent autant de passion chez les ornithologues amateurs que le Merle-bleu de l'Est à cause de son plumage coloré et de son chant mélodieux.
Le Merle-bleu de l'Est est un des premiers oiseaux migrateurs à nous revenir au printemps. Certains oiseaux arrivent dans le sud du Québec dès la mi-mars ou le début d'avril. Les mâles arrivent en premier, ils prennent alors possession d'un territoire et y attirent une femelle.
Le Merle-bleu fréquente particulièrement les champs abandonnés au sol sablonneux ainsi que les gazons, les terrains vagues et les prés herbeux et secs. Les criquets, grillons et sauterelles y abondent et leur servent de nourriture. La présence d'arbustes (cerisiers, amélanchiers, bleuetiers) en marge de ces milieux ouverts ou d'un plan d'eau augmente la possibilité d'une nidification.
Le Merle-bleu de l'Est fait son nid dans une cavité un trou d'arbre, de poteau de clôture ou de téléphone, un trou de pic ou un nichoir artificiel. Les oiseaux nichent à plus d'une centaine de mètres les uns des autres.
Le nid possède un diamètre de 6 à 15 centimètres.Il prend la forme d'une assiette d'herbes fines, d'aiguilles de pins, de tiges d'herbes folles et de petites brindilles.L'intérieur est recouvert d'herbes plus fines et plus rarement de poils et de plumes. Il arrive que la femelle tapisse plusieurs cavités avant d'en choisir une. S'il fait froid elle interrompt les travaux tant que la température n'est pas redevenue clémente.
La femelle est la seule responsable de la construction du nid et de l'incubation des oeufs. Ceux-ci sont au nombre de 4 à 6 de couleur bleu ou blanc sans tache. Les Merles-bleus peuvent avoir deux nichées par année. Les oisillons sont nourris par les deux parents. Il arrive que les jeunes d'une première couvée participent à l'alimentation de la couvée suivante.
Au Québec, comme ailleurs dans le nord-est de l'Amérique, les effectifs du Merle-bleu de l'Est étaient probablement à leur plus bas à la fin des années1970. On le considérait d'ailleurs comme un nicheur migrateur occasionnel au sud de 47e parallèle et rare au-delà de celui-ci. En 1984, il a été désigné comme espèce vulnérable par le Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada.
Les raisons invoquées pour la baisse des effectifs sont les suivantes:
- L'espèce est très sensible aux périodes de froid, de verglas ou de neige qui persistent plusieurs jours, soit lors des tempêtes tardives dans les aires de nidification;
- La diminution du nombre de cavités propices à la nidification;
- L'abattage des branches et des arbres morts;
- La transformation des pratiques agricoles (par exemple le remplacement des clôtures de cèdre par des clotures métalliques) ont réduit le nombre de cavités et augmenté la compétition entre les différentes espèces qui y contruisent leur nid;
- Le Moineau domestique et l'Étourneau sansonnet sont les espèces qui disputent le plus souvent des cavités au Merle-bleu de l'Est et qui l'évincent régulièrement de son nid.
La crainte que le nombre d'oiseaux de cette espèce décline encore plus, pousse plusieurs individus à s'impliquer afin que ce bel oiseau bleu ne disparaisse pas de façon difinitive. C'est aux États-Unis qu'un premier geste est posé. Un amant de la nature, le docteur Larry Zeleny, aidé de plusieurs scouts de sa région, décide d'installer des circuits de nichoirs attirant spécifiquement des Merles-bleus de l'Est. Cette initiative est une réussite stupéfiante.Cette idée inspire André Dion, ornithologue qui instaure à Saint-Placide la première piste québéquoise de Merles-bleus de l'Est.
Fondée en 1929, la société linnéenne du Québec s'est fixée pour but de promouvoir les sciences naturelles, l'éducation relative à l'environnement ainsi que la conservation de la nature. Elle installe 3 038 nichoirs artificiels en 1991:
Source: Les oiseaux nicheurs du Québec 1995 |